Gasconne des Pyrénées
Et si la gasconne des Pyrénées était la vache de demain, la plus adaptée à l'évolution de nos terroirs ? Les éleveurs du Sud-Est veulent le croire et leur dynamisme prête à penser que rien n'est impossible.
Tous les éleveurs du secteur Grand Sud-Est n'ont pu être présents, mais certains sont venus des Pyrénées-Orientales et des Alpes-Maritimes pour cette journée d'échanges.
© Crédit photo : Kalian Lo Photography
Quand on aime on ne compte pas, dit l'adage. Pour les amoureux de la gasconne des Pyrénées, il fonctionne aussi avec les kilomètres. Vendredi 25 novembre, éleveurs du Vaucluse, des Alpes-Maritimes, des Pyrénées-Orientales, du Gard ou encore des Bouches-du-Rhône se retrouvaient à Roussillon (84), au Domaine de Chantegrillet, pour une matinée technique. L'après-midi, ils mettaient le cap sur l'exploitation d'Allan Sorriaux1, à Gordes, pour des ateliers pratiques en lien avec les échanges du matin.
Le Groupe gasconne des Pyrénées, reconnu organisme de sélection (OS) depuis 2007, organisait effectivement une journée technique avec l'objectif de parler des schémas de sélection de la race rustique. Un programme riche en informations qui ne demandaient qu'à être abordées.
Absent pour des questions de logistique, Christian Asna, président du groupe, a tout de même participé aux échanges du matin en visioconférence. "La gasconne des Pyrénées est la race rustique par excellence, et j'aimerais que tous les éleveurs gascons se rendent compte de la richesse génétique dont ils sont détenteurs. Par le passé, des gens ont fait beaucoup de marge sur des mauvais veaux et ça a fait du mal à la race. Nous revenons donc de loin. À nous de prendre le taureau par les cornes pour mettre en place une stratégie sur le long terme", insiste l'éleveur.
De la génétique, il a fait sa lubie et il l'assume : "Le constat est que la génétique est le parent pauvre de l'élevage face aux coopératives et interprofessions. C'est pourtant bien la seule chose qui va nous sauver à l'avenir pour l'adaptation aux milieux compliqués. Le principe n'est pas de partir en guerre contre l'élevage intensif. Mais, sur nos zones, je pense qu'il faut rester sur la gasconne".
Pour prôner la rusticité de la vache grise, le groupement souhaite miser sur la facilité de vêlage, le rendement carcasse ou laitier, ou encore l'amélioration de la qualité bouchère de la viande. Pour cela, il faut interpeller les éleveurs sur le sujet, autour d'un projet commun d'envergure.
"La gasconne est une petite race par ses effectifs et ses moyens, mais une grande race en matière de qualité", commente Jean-Pierre Jacquemin, relais-conseil du groupe pour la partie Nord-Est. Avec son homologue Dominique Carmouët, relais pour le Grand Sud-Est qui organisait la rencontre, ils essaient de rencontrer les éleveurs et de garder une proximité, encourageant les démarches individuelles dans le groupement. Car, bien que le groupe permette de lutter contre l'individualisme, comme le souligne Mathieu Saignol, éleveur dans le Gard, il incite également chacun à s'interroger sur la meilleure façon d'adapter le troupeau au terroir local.
Guillaume Loze, technicien de l'OS, reprenait ainsi point par point le chemin de sélection de la race, pour que tous comprennent le fonctionnement du cheptel national : "Avec nos 20 000 mères aujourd'hui, on note une grosse progression de la race depuis les années 80, où l'on n'en comptait plus que trois ou quatre mille". 9 500 vaches sont actuellement référencées dans la base de sélection, montrant un bon suivi.
Il explique le recrutement génétique fait pour les taureaux : "De mai à octobre, nous allons choisir les 80 meilleurs mâles pour qu'ils aillent en station d'évaluation". Divers critères sont ainsi testés, allant de la morphologie au potentiel de croissance, en passant par l'ouverture pelvienne. L'objectif est bien de sélectionner les futurs taureaux les plus à même de contribuer à l'amélioration génétique de la race. De là, 40 % d'entre eux ne seront pas retenus pour l'étape suivante : la vente aux enchères des bêtes, le troisième jeudi du mois de mars.
"L'objectif est de conserver la rusticité, et nous mettons un point d'honneur à travailler sur le tempérament, qui, mauvais, a tendance à devenir un critère éliminatoire", ajoute le technicien. Au bout du process, un catalogue est édité et mis à disposition des éleveurs. Pour chaque bête, une fiche détaillée est proposée, afin que l'agriculteur puisse envisager les reproductions en fonction des points à améliorer dans son troupeau. Dominique Carmouët rappelait également l'existence de l'incontournable certification de parenté bovine.
Tous se sont ensuite dirigés sur l'exploitation d'Allan Sorriaux, pour un exercice pratique. "Vous devrez imaginer les accouplements des vaches par rapport à un catalogue de sélection fictif", annonce le relais-conseil Grand Sud-Est. Avec Guillaume Loze, il rappelle le fonctionnement des fiches de pointages puis s'attele aux exercices de sélection via le catalogue. Au milieu des vaches, l'intérêt est manifeste : le message de l'OS semble être passé.
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