Acheteurs, cavistes, professionnels du vin... 1 136 visiteurs sont venus rencontrer les 121 exposants de cette 2e édition du salon Vinomed, organisée à Montpellier, les 24 et 25 octobre. Une fréquentation équivalente à la première année : 1 128 visiteurs pour 75 exposants. "Il faut être là si on veut que Montpellier redevienne un centre viticole comme il l'a été !", s'enthousiasme Brigitte Chevalier, propriétaire du Domaine de Cébène, à Faugères (34). Cette ancienne directrice export de vins de Saint-Emilion s'est installée en 2007 dans la région, "happée par la beauté des paysages". Guidée par les schistes et l'altitude, elle a volontairement choisi des parcelles exposées au nord, "qui apportent une tension, une juste maturité des peaux, moins de lourdeur aux cuvées et toute la qualité des tanins". Cette habituée du salon Millésime Bio - son domaine est en biodynamie depuis 2014 - participe aussi au nouveau WineParis, où elle retrouve ses anciens collègues. Elle produit aujourd'hui 35 000 bouteilles sur moins de 11 hectares, dont 50 % part à l'export. 

Salons des vins et export chahutés depuis 2020

Entre rapprochements stratégiques et Covid, le milieu des salons des vins a été quelque peu chahuté ces dernières années. Vinomed, créé dès 2020 par Break Events Group, avait cette ambition de redonner à Montpellier sa position de capitale du vin du sud de la France, suite au départ de son salon emblématique Vinisud, absorbé par WineParis en 2019. "Le salon Vinisud a rassemblé à Montpellier jusqu'à 1 800 exposants, des petits et des moyens, pas tous des bios, qui venaient du domaine pour la journée", relate Olivier Darras, directeur associé de Break Events Group. La 1^re édition de Vinomed, initialement planifiée en avril 2020, s'était finalement tenue en octobre 2021, suite à deux décalages de date, covid oblige. "Finalement le seul salon professionnel à se tenir en 2021. Le hasard des décalages nous a glissés dans une petite fenêtre pour ouvrir deux jours après l'arrêt du port des masques en lieux fermés. Plus facile pour déguster !" Autre effet et non des moindres du Covid : la fermeture des pays dont notamment la Chine, regrette Olivier Darras, qui y a vécu et travaillé durant dix ans. "La situation est encore compliquée. Le Japon rouvre à peine. Difficile de développer l'export dans ces conditions." Un pays cependant tire son épingle du jeu : la Corée du Sud où la consommation de vin connaît une croissance annuelle de 16 %. Un marché très prometteur, "classé comme le plus attractif, après les États-Unis en 2020 et 2021, dans les rapports de Wine Intelligence", précise Chan Jun Park, son représentant et conseiller pour Break Events Group (entre autres fonctions émérites associées au vin en Asie). Il a amené au salon deux importateurs et quatre sommeliers qu'il guidera ensuite sur un circuit de huit domaines dans les Pyrénées-Orientales, très fier d'y avoir été distingué comme "chevalier des vins du Roussillon". Sangwang Lee, architecte et œnologue coréen, confirme cet engouement, heureux de sa rencontre sur le salon avec Fabien Revol, jeune repreneur du Domaine Brau (28 ha et 100 000 cols) à Villemoustaussou (11). Ce reconverti du milieu de la cuisine industrielle se réjouit du développement de ses deux premières cuvées de "vin nature" : "Pas de levures, pas de collage, mais un état sanitaire irréprochable des chais", tient-il à préciser. Il en prévoit quatre nouvelles pour 2022. "Ces vins n'ont pas encore de label officiel, d'où une grande liberté. Ce sont des vins avec une histoire à raconter ! Les bistrots des étoilés en raffolent !"

Des jeunes propriétaires à la recherche de marchés locaux

Beaucoup de nouveaux vignerons sur ce salon, parmi lesquels ces jeunes propriétaires lyonnais du Domaine Panery (30) acquis il y a quatre ans. Très présents à l'export et sur des jolies tables étoilées de France, ils sont en conversion vers le bio et bénéficient des deux terroirs : AOP Duché d'Uzès et IGP Coteaux des vins du Gard. Une production actuelle 200 000 bouteilles. Carole Mazoyer, responsable commercialisation du domaine, s'attendait à une plus forte affluence : "Il y a un joli potentiel de développement des marchés locaux."

La date de Vinomed 2023 est d'ores et déjà réservée. Une réflexion est à mener pour augmenter l'affluence, ajouter des rencontres BtoB, peut-être aussi inclure les conférences dans l'espace de rencontres... Un équilibre à trouver entre marché local et export pour un groupe spécialisé dans l'organisation de rendez-vous d'affaires in situ dans les pays importateurs avec les vignerons européens. Au programme des prochains mois : Singapour, Tokyo, Seoul...