La pérennité de l’agriculture dans la plaine de la Crau dépend de celle du canal de la Haute Crau (photo : DR).
L'croulement du viaduc de Gênes, en août 2018, a marqué les esprits. Dans tout l’hexagone comme en région, il a fait prendre conscience de l’état de dégradation de plusieurs ouvrages, ponts et structures aériennes. Les fragilités du canal d’irrigation de la Haute Crau – qui menaçait de s’écrouler à plusieurs endroits, notamment sur la partie aérienne qui passe au-dessus de la route départementale 27 reliant Saint-Martin-de-Crau et Maussane – ont alors été pointées du doigt. Or, 6 000 véhicules l’empruntent quotidiennement. Sa vétusté avait déjà été signalée depuis longtemps par certaines études commanditées par l’ASA de Haute Crau, mais elles n’avaient jusqu’à présent jamais permis le déclenchement de financements.
Au printemps 2019, la mise en eau du canal nécessaire pour l’agriculture avait même conduit à la fermeture temporaire d’un tronçon de la D27, pour sécuriser les automobilistes et les riverains, et permettre de réaliser certains travaux de sécurisation de l’aqueduc. Le temps que le confortement soit contrôlé et validé, 15 jours de mise en eau avaient alors été perdus.
Construit dans les années 1950, le canal de la Haute Crau nécessiterait cependant bien plus que de simples interventions de réfections.
Un nouveau dispositif semi-enterré a été étudié ces derniers mois, mais la question de son financement – qui restait encore en suspens – n’avait pas permis de lancer les opérations. Le coût de l’option – qui consistait à détruire les deux principaux aqueducs (Fourbine et Chambremont) et à les remplacer par des conduites semi-enterrées – a été évalué à 4,5 millions d’euros. Depuis, l’ASA de la Haute Crau remue ciel et terre pour faire avancer le dossier et réunir les fonds nécessaires.
Un nouveau scénario
L’association a toutefois bénéficié d’une écoute favorable de la Communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM), qui a aujourd’hui la délégation de maîtrise d’ouvrage, et du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Des négociations ardues, menées avec l’État, ont enfin permis d’envisager concrètement un financement, dans lequel la participation des adhérents de l’ASA ne dépasserait pas 20 %. D’autant que, dans la foulée, l’Agence de l’eau et la Région Sud se sont impliquées dans la réalisation des travaux. Le projet était à nouveau relancé, avant que la crise sanitaire et le confinement ne le ralentissent à leur tour.
La sortie du Plan de relance de l’État au cours des mois qui ont suivi a pourtant entrouvert une toute nouvelle perspective. Une deuxième option a été envisagée, à savoir “la possibilité de remplacer intégralement les cinq aqueducs obsolètes, moyennant un investissement de six millions d’euros“, explique Robert Guillaume. Le vice-président de l’ASA de la Haute Crau a grandement œuvré, auprès des élus et des administrations, pour maintenir le dossier comme prioritaire. Il indique que c’est aujourd’hui le scénario qui a été retenu par les décideurs.
Un chantier de quatre mois
“Un comité de pilotage a été organisé à la sous-préfecture d’Arles, et toutes les bonnes nouvelles sont arrivées les unes après les autres. Nous avons aussi bien avancé sur les pré-études nécessaires, sur le jaugeage et les impacts écologiques“, précise-t-il.
Pour sélectionner l’entreprise qui va procéder à l’engineering et assurera la maîtrise d’œuvre du chantier, l’appel d’offres a été lancé. L’objectif est maintenant d’attaquer la démolition et la reconstruction au mois d’octobre 2021, pour terminer le chantier au mois de mars 2022 : il n’est en effet possible d’intervenir que durant quatre mois, lors de la période d’arrêt du canal.
Emmanuel Delarue
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