Désherbage
Bien avant la moisson, il y a le temps de l'implantation, puis celui du désherbage. Pour choisir, rien de tel qu'une démonstration d'utilisation de herses et de bineuse, afin de mettre en lumière le désherbage mécanique, dans le cadre du programme 'Biodur'.
Lors d'une après-midi de démonstration à l'Isle-sur-la-Sorgue, plusieurs matériels ont été présentés, notamment la herse étrille ETR-AVT.
© Crédit photo : ML
Relancer la filière blé dur en Paca, voilà l'objectif ambitieux que s'était fixé le projet 'Biodur', financé par l'Union européenne et la Région Sud, dans le cadre du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). En partenariat avec l'Institut du végétal-Arvalis, le lycée La Ricarde de l'Isle-sur-la-Sorgue s'était naturellement proposé de mener des essais, facilitant l'aspect logistique grâce à la présence de matériels agricoles, présents sur place.
"Il y avait matière à étudier dans le cadre de ce projet, principalement dans les manières d'atténuer, voire de contourner, certains freins technologiques à la culture du blé dur", explique Mathieu Marguerie, référent technique grandes cultures chez Arvalis. Parmi les principaux problèmes rencontrés, il cite notamment la gestion de l'azote et de l'enherbement. Le projet regarde également la question variétale et l'adaptation en région Provence Alpes Côte d'Azur.
Sur le plan de l'enherbement, et donc du désherbage, l'institut a pu observer qu'en soit, le simple fait de "ne pas abuser du blé sur blé" - en organisant une bonne rotation des cultures - était déjà un bon moyen de lutte contre les adventices vivaces. Pour mener les parcelles en bio, la date du semis a également son importance : "On note entre 10 à 15 jours de décalage, voire plus, par rapport au conventionnel." Le référent précise aussi l'importance d'un blé bien enraciné, pour pouvoir passer les machines et ainsi procéder à un désherbage mécanique, plutôt que chimique. C'est sur ce schéma que s'est basé le lycée afin de mener l'expérimentation.
L'idée de combiner les outils restant assez théorique pour certains points, il a été décidé, pour la herse étrille, de "viser un passage dès le stade de la troisième feuille, pour avoir un blé plus enraciné jusqu'au tallage". La bineuse pouvant, quant à elle, être passée jusqu'au début de la montaison, l'utilisation des deux outils a semblé à Mathieu Marguerie "assez pertinente", d'autant que le climat sec permet des créneaux de passage de la herse intéressants.
Des tests concluants donc, ce qui a amené Arvalis, Agribio 04 et les Chambres d'agriculture des Alpes-de-Haute-Provence et des Bouches-du-Rhône à organiser une démonstration au lycée agricole, au cours du printemps dernier.
Vincent Burens, de la société Novaxi - qui développe des solutions de désherbage - présentait pour l'occasion la herse étrille HE, du constructeur ETR-AVT, basé à Vendeuvre-sur-Barse, dans l'Aube (10). Avant que le tracteur ne se lance dans le champ, le commercial détaille dans son explication : "Chaque dent de sept ou huit millimètres, selon le type de sol, est indépendamment rattachée au support, pour ne pas perdre en précision." Le réglage de la pression se fait mécaniquement ou de façon hydraulique (en option). Les panneaux sont disponibles en six ou sept rangées, et la vitesse d'avancement dépend des sols. "Normalement, l'outil ne fait pas remonter de pierres", assure Vincent Burens. Immédiatement après le passage dans la parcelle, techniciens et élèves du lycée s'agenouillent pour observer. "Cela peut paraître destructeur quand on vient de passer, mais avec l'humidité, le blé couché repart directement après", précise Loïc Charpentier, responsable de l'exploitation.
Dépliée, elle semble gigantesque. Avec ses 12,20 mètres, la herse étrille de précision semi-portée - avec essieu TS de l'Allemand Treffler - impressionne. Repliée sur des longueurs de 7,70 m ou de 3 m, la polyvalence est de mise. "Ces trois largeurs permettent de travailler tous types de cultures", affirme Nicolas de Serres, responsable commercial chez Stecomat. Avec ses six roues de jauge pour porter le châssis, la herse promet le meilleur semis possible, avec une agressivité d'attaque de la terre qui se fait à l'avancement. Une agressivité dont le réglage reste à surveiller. Mal calibrée au début de la démonstration, elle a effectivement offert aux jeunes du lycée la surprise d'avoir arraché quelques plants.
Plus classique, la herse Weeder - et ses 15 années de bons et loyaux services au lycée - a également été présentée. "Avec ses 5,5 mètres, pour croiser au maximum, sa dent longue et fuyante, pour peigner le sol, et son débattement un peu plus simple, on a du bon travail, surtout quatre ou cinq jours après un bon binage, pour égaliser", avance Vincent Burens.
L'après-midi a permis la mise en avant de la bineuse du constructeur anglais Garford, spécialisé dans cet outil depuis 1953, ce qui permet "beaucoup d'opérations disponibles et donc des outils calibrés et polyvalents", assure Vincent Burens. Ces bineuses inter-rang sont effectivement conçues sur mesure en fonction des cultures, des écartements et du nombre de rang.
Celle présentée appartient au lycée La Ricarde depuis deux ans. "Il y a tout un système de guidage, avec les positionnements des dents et la profondeur du binage. On va venir scalper la mauvaise herbe", développe le commercial de Novaxi. Cette bineuse calcule 30 fois par seconde le milieu du rang, afin d'assurer la position du tablier avec les deux vannes en opposition. Assez lourde pour garantir une stabilité au champ, elle est toutefois relativement simple à manipuler.
"Tout dépend du stade auquel est passée la bineuse. Mais, en général, il y a un vrai gain de minéralisation qui se retrouvera ensuite sur le taux de protéine plus que dans le rendement", précise Mathieu Marguerie. Si celle-ci bine sur tous les rangs, il précise que, pour d'autres qui ne passeraient qu'un rang sur deux, aucune perte de rendement n'a été observée. Les cailloux bougent peu grâce au contrôle de la profondeur, le système GPS RTK est approuvé et fonctionne bien lors des semis, des disques plats peuvent être rajoutés pour les bras lors du travail de terres en dévers... Un instrument sur mesure dont le lycée est aujourd'hui satisfait.
Après un test, certains jeunes s'exclamaient : "Tu as l'âme d'un agriculteur", parlant d'un jeune camarade qui descendait du tracteur. "J'espère bien", a-t-il répondu, dans la même bonne humeur qui aura transcendé toute cette après-midi de démonstrations.
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