À Hyères, le Domaine du Moulin est une institution de l’agriculture locale. Les figuiers de 60 ans, que l’on aperçoit depuis le magasin aménagé sur place, témoignent de l’ancrage de la famille Simondi au terroir.
L’exploitation a été créée par le grand-père de Valentine, puis reprise par son père, Bernard. À l’avant-garde, c’est lui qui y développe la vente à la ferme il y a plus de 30 ans déjà. “Il a commencé en 1988 avec une planche et un parasol sur le bord de la route, et la société commerciale a été créée en 1992”, raconte celle qui reprend désormais le flambeau familial. À ses côtés, elle fait ses premiers pas dans le métier.
“J’ai toujours su que je prendrai la relève un jour”, confie Valentine. “Travailler dehors, être son propre patron, c’est une chance. Il y a énormément à faire, mais le fait d’être à la fois sur la production et la vente, c’est très plaisant. On contrôle tout du début à la fin, on a le retour direct des clients. C’est une vraie satisfaction”, apprécie-t-elle.
Très tôt, elle met la main à la terre, fait les saisons, se forme sur le terrain à la partie agricole. En parallèle, après un bac général en sciences économiques, elle enchaîne avec deux ans de DUT en gestion, puis une année de licence en management. “Ce sont des aspects importants de l’activité aujourd’hui, et c’est bien d’y être formé”, souligne-t-elle.
Elle intègre ensuite l’entreprise familiale en tant que salariée, continue à se former aux différents postes, et prend progressivement davantage de responsabilités, confortée par la confiance et la bienveillance paternelles. “J’ai le gros avantage d’avancer dans la continuité. Je ne me suis pas retrouvée lâchée dans la nature comme d’autres, à devoir trouver du foncier et tout construire. Je suis accompagnée, et les choses se font au fur et à mesure. Après, cela reste beaucoup de travail, je n’ai pas le temps de m’ennuyer”, expose la jeune agricultrice.
À bientôt 27 ans, Valentine Simondi est à présent co-gérante du Domaine du Moulin. La tête sur les épaules et les pieds bien ancrés dans le sol, elle manage une équipe d’une douzaine de salariés permanents à l’année, et quasiment autant de saisonniers en été ; s’occupe des tâches administratives ; supervise les cultures et la commercialisation. Son quotidien se partage entre les champs, le bureau et le magasin de vente directe.
L’exploitation compte 22 hectares de plein champ et de serres non chauffées, où sont cultivées pas moins de 130 variétés de 39 espèces de fruits et légumes, dont des figues en AOP Figue de Solliès. La moitié des surfaces est conduite en agriculture biologique. L’ensemble de la production est vendu sur place. Déjà très diversifiée, l’offre de l’exploitation est complétée par des produits locaux et régionaux, provenant de partenaires en proximité. Depuis quelques années, le domaine a aussi développé une gamme de produits transformés (ratatouille, soupes, confitures...), préparés non loin de là par une entreprise de Solliès, uniquement avec les légumes et les fruits de la famille Simondi. Une autre façon de valoriser le travail réalisé en circuit court.
Dans la même optique, le Domaine du Moulin s’attache à remettre en culture des variétés maraîchères endémiques anciennes, comme le poivron sucette de Hyères, ou la tomate de Callas. “On essaie toujours de retrouver des variétés anciennes oubliées, que l’on fait découvrir ou redécouvrir. Le poivron sucette de Hyères, par exemple, avait disparu et on a pu le retrouver grâce au réseau Eudélice.”L’entreprise innove aussi chaque année avec de nouvelles cultures, comme récemment avec des cacahuètes. “On a un jeune chef de culture qui vient du Sénégal, et c’est avec lui que l’on a eu l’idée d’en planter, l’an dernier. Cela a bien marché. Du coup, on renouvelle l’expérience cette année, avec plus de surfaces et en améliorant le système de culture par rapport à nos conditions de production”, explique Valentine Simondi.
Pour l’agricultrice, il est essentiel “de rester dynamique. On a plein d’idées et les projets nous font avancer. Il faut rester en mouvement, ne pas s’endormir, être avant-gardiste. C’est important d’être à l’écoute de nos clients et de savoir leur proposer de nouvelles choses”, défend-elle.
Héritière d’un savoir-faire autant que d’un état d’esprit, la jeune femme cultive aussi le sens de l’engagement collectif. “C’est aussi de famille”, lance-t-elle. Son père, ancien élu de la Chambre d’agriculture du Var, l’a d’ailleurs accompagnée à ses premières réunions syndicales. Très vite, elle s’implique dans les rangs des Jeunes agriculteurs du Var. Actuellement vice-présidente du syndicat départemental – dont elle a aussi été secrétaire générale –, elle y trouve une ouverture d’esprit constructive. “C’est hyper important de ne pas rester isolé dans son coin. Avec JA, on reste en éveil sur toutes les évolutions de notre métier, on apprend beaucoup, on rencontre des gens d’horizons différents. C’est très enrichissant”, explique-t-elle. Avant de poursuivre : “Et puis, que ce soit au niveau local ou national, au sein du réseau, on se soutient, on est capable de faire entendre la voix du collectif et de se défendre. C’est une super bonne école de la vie”, résume-t-elle.
Gabrielle Lantes
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